Les locataires aussi cherchent de l'espace ! Investir dans une maison peut être rentable tout en diversifiant son patrimoine. Mais pas n'importe où.
Des touristes empêchés de voyager, des étudiants restés chez leurs parents, des salariés restreints dans leurs déplacements… La location d'appartements a chuté sous l'effet de la crise sanitaire qui a dopé les besoins de surfaces pour télé-travailler et d'espaces extérieurs pour respirer. "La demande de maisons en location a bondi après le premier confinement, mais l'offre est rare en ville", constate Mickaël Gauduchon, directeur du cabinet Gauduchon Orpi à La Rochelle C'est pourtant ce que recherchent bon nombre de jeunes couples qui s'installent, de familles en mutation ou de retraités qui n'ont pu accéder à la propriété.
"Une maison de 80 à 90 m², avec un jardin de 250 m² et un garage, se loue entre 800 et 1.000 euros par mois selon son emplacement, et offre à un investisseur un rendement brut d'environ 5,5%", calcule Marc Gonzales, directeur de l'agence Orpi 101 Jaurès, à Brest. Un niveau alléchant, mais les investisseurs doivent toutefois étudier en détail le marché local. Selon les villes, les maisons ne constituent que de 10% à 30% du parc locatif et se situent plutôt en périphérie. A Toulouse, par exemple, l'offre est rare et les locataires aussi : la construction d'appartements est abondante, mais "au vu du niveau des tarifs, les locataires préfèrent accéder à la propriété", confie Julien Michon, chasseur immobilier à Mon Chasseur Immo. A La Rochelle, c'est l'inverse, tant les prix des maisons ont flambé ces dernières années, déconnectés des budgets des primo-accédants.
Dans les villes avec un pôle universitaire important, certains bailleurs misent sur la colocation, chaque chambre étant source de revenus: "Cela booste les loyers perçus, mais demande bien plus d'implication dans la gestion et il y a plus de frais d'entretien, pondère Pierre Perchey, directeur de l'agence Era Immobilier à Roanne. En bail traditionnel, les locataires sont plus stables, la vacance plus faible et il y a moins de dégradations.
"Plus ils possèdent de logements, plus ils optent pour des maisons, constate Olivier Duverdier, président de la société de gestion Kaliz. D'autant plus que cela permet d'éviter les contraintes et les frais liés à la copropriété."
Pour ceux qui veulent investir dans les villes moyennes du programme Action Coeur de Ville, des aides et subventions peuvent être versées par l'Anah (Agence nationale de l'habitat) et Action Logement pour les gros travaux. Avec en plus "une assistance gratuite, un financement à 0,25% sur 20 ans et la possibilité de cumuler avec la défiscalisation en Denormandie, détaillent Benjamin Martinez, responsable relations investisseurs privés, et Pierre-Olivier Tracol, chargé de mission d'Action Logement. En prime, Action Logement fournit les locataires! Enfin, côté crédit, "les banques ne font pas de différence avec un appartement, que ce soit pour le taux ou la prise en considération des revenus locatifs", rassure Ludovic Huzieux, cofondateur d'Artemis Courtage.
L'étude porte sur l'ensemble des maisons à louer et à vendre entre octobre 2020 et mars 2021, pour les villes de 50.000 à 200.000 habitants hors Ile-de-France.
(Source: SeLoger.)
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